lundi 30 juin 2008

poema semiculto*


* poème semi-savant

como si bailaban las estrellas
la boca volcanica
toca un pedazo de nuestra piel
te suené como lobo andante
de torrentes a bergas.
veloz es mi nombre
elemento de consistencia fulgurante
que corre en nuestras venas.
parar es matarlo, el teatro es
un hilo oscuro, suave...
nos pierdémos entre ramas y adiccion
espejos reiendo con colores de mueca y
flash
una noche de baile-sudor-sangre
trepando en las espaldas del Tajumulco.
la cama es oceanica

Image : www.maredret.be

mardi 24 juin 2008

Llora a unos dios de Guatemala



lloran tus ojitos de nene, nena
en corte nahual
igualita asombrada
es la luna llena
no se mueve – ningun
temblor
en el epidermis de su cara y rostro
cuando pasa
ese culito de mierda en carro
no solta el sexo
que tiene
dentro se su mano de temblor
y te arranca como un cartel lunar

vendredi 13 juin 2008

À Lubumbashi, suivre les traces des Léopards *


* nom improvisé donné aux génies congolais de la photo
ou « Comment le lion a mangé le croco »

Bien des pluies ont rincé les bambous du Mayombe.

Après la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar en 2004 et les Rencontres de la photographie de Bamako en 2006, Léopard Valloni a lâché cette semaine son Toxico de vélo pour prendre le vol de Brazza, traverser les tumultes du fleuve Congo, faire un saut de puce à Kinshasa et rejoindre Lubumbashi…

Lubumbashi ! Qui vit sa première édition de Picha (ou image, les Rencontres de l’image) et accueille en ses terres des artistes de la sous-région plus vivants et inclassables que bien des photographes sur le globe. Oui, c'est là que Valloni fait escale, pour présenter sa nouvelle loi, son « Article 15 » des scènes urbaines ultra-ordinaires, sa lecture personnelle des combats de chiens dans les ruelles ensablées de Pointe-Noire, les rires mêlés de cris des vendeurs sous la lune en brume, nomades de la lune.

Valloni se réfère dans le projet qu’il présente, à l’article 15 qui avait inspiré Beta libanga de Pépé Kallé, un éléphant de la musique congolaise en RDC, dans les années 1980-90. À cette époque, Mobutu avait prononcé ces mots : « Qu'on soit jeune ou vieux, on est tous en face d'une même réalité ; la vie difficile, le cauchemar quotidien. Que faire, sinon se référer à l'article 15 ? Débrouillez-vous pour vivre à Kinshasa ! ».

Donc c’est de presque rien, que ces Léopards de photographes nous parlent là. La décomposition de la lumière dans une flaque de pétrole, aux abords du rond-point Lumumba, la semelle foutue d’une paire de grolle improvisée, rafistolée, refabriquée. Pas plus et pourtant aussi béant qu’un océan.

Le regard du Léopard, ce n’est pas révolutionner une législation congolaise à la dérive, qui depuis la nuit des temps a repoussé de son sein les enfants qu’elle n'a pas même regardé pousser. Ce n'est pas plus alimenter les rêves fanatiques des enfants perdus dans la nuit, qui attendent patiemment leur heure pour violer à leur tour. C’est simplement observer cette proie qu’est la réalité pour mieux la comprendre, la pénétrer {et la capturer}. Le boîtier du Léopard enferme ces narrations à la force inouïe, il les a dévorées.

Léopard de l'invisible, caressant la peau d’une société qui n’a plus guère que Dieu comme espoir. Na Kongo, le fruit si doux de l’arbre à pain ne nourrit ni poètes, ni sauvages, ni fous. Débrouillez-vous avec vos étoiles, allez mordre du vent, hurlez-vous la transe et faites en rang le canard aux portes de poussière, pour un bout de papier mal imprimé (marqué « Artiste », maaamé...).

Voilà ce qu’est la condition d’un Léopard né muvili, mubembé ou pire encore mulâri. Et pourtant le choléra ne fait pas la distinction de genre. Le fil résiste ou se casse mais le client ne choisit pas.
Il s’agit donc ici d’une essence dans l’univers, égale à celle des bois précieux qui disparaissent des massifs forestiers congolais. Ici la vie continue à transpirer de tous ses pores, et danser et chanter sont un seul et même mouvement, ardent.

Dans un petit atelier du quartier Foucks de Pointe-Noire (le Studio sans Frontières), il existe un autre Léopard, libre médiateur des scènes les plus opaques qui arpente lui aussi la sous-région d’Afrique centrale : Liévin Matadi Mukasa. Devenu photographe dans le courant du grand fleuve de sa vie, Liévin est tombé dans l'art sans le vouloir, parce que le vrai Léopard est celui qui ne s'exprime pas pour proclamer, mais qui commence par remercier la parole, et l'air qui lui permet de la propulser. C'est bien ça papa ?

Donc forcément, le littoral du Congo-Brazza en a bien voulu de ce Léopard-là, lui qui venait de Kinshasa. Rien de l'existence n’a ôté à son regard toute l’eau qui coule au royaume d’enfance. Il a votre âge et le mien, évolue doucement entre les dédales urbains et les cathédrales de mangrove, pas loin de l’embouchure du Kouilou.



Mais la soif du Léopard dans tout cela ? Que devient-elle ? Que boit un Léopard à crocs de la Ngok' lorsqu’il se produit à Lubumbashi ? La Simba pour sûr, qui est la boisson des fauves (simba ou lion en lingala) et qui laisse une saveur blonde entre ses canines.

On souhaite un très (très) long parcours à ces fauves de forêts : griffez, chicottez et comme dirait Pépé Kallé « Ne soyez pas pressés ». Vous les étoiles équatoriales, bientôt les branches de l’okoumé s’écarteront sur votre passage.

Photo : www.tangophoto.net/TIMEZONE-SITE/damoison/source/028.htm
(Merci à Liévin Matadi et à David Damoison)

lundi 9 juin 2008

Faim en Avignon







« L'homme est excès de matière solaire, avec une ombre de libre-arbitre comme dard. » (René Char, Dans l'atelier du poète)


La compagnie La Faille présente Faim au festival OFF d'Avignon, un spectacle mis en scène par Wilhelm Queyras et interprété par Thomas Daviaud, d’après le roman éponyme de Knut Hamsun, prix Nobel de littérature en 1920.

Faim raconte les tribulations tragi-comiques d’un vagabond dans les rues d’Oslo. Entre poésie et burlesque, existentialisme et dérision, son passé est énigmatique, son avenir est à écrire.

Musique & violon : Vincent Longelin
Décor & costumes : Theresa Meixner
Lumières : Magali Décoret

Théâtre du Funambule
12 rue Plaisance
84000 Avignon
+33 (0)9 54 14 69 29

du 11 au 30 juillet 2008 à 00h15
(relâches les 17 et 24 juillet)

Synopsis
On ne sait presque rien de l'anti-héro de cette chronique. Affamé et bientôt sans logis, avec pour seul bagage un crayon, une couverture empruntée et quelques babioles, il erre dans les rues d'Oslo de la fin du XIXe siècle et tente désespérément de briser l'engrenage de sa déchéance.
La faim exacerbe sa sensibilité, débride graduellement son imagination et le plonge dans des états toujours plus proches de la folie. Tel un pantin à la dérive dont les fils sectionnés s'emmêleraient perpétuellement, notre homme s'invente des mots, des destinées et des identités. Dans sa solitude, il se parle, s'invective, s'accable, s'encourage, sombre dans l'autodérision, s'en prend tour à tour à Dieu, au destin et à toute la création...
Enchaînant rencontres absurdes, situations cocasses, aussi sordides que comiques, et dialogues intérieurs phantasmatiques, il se démène comme un diable pour sortir de sa misère et finit par s'embarquer dans un paquebot pour l'Angleterre.
On ne peut qu'imaginer ce qu'il est devenu.

Pourquoi Faim ?
L'homme est un être vivant complexe. Ses actes ne reflètent pas toujours ses pensées et ses sentiments sont souvent contradictoires. Il est, parfois, à son grand désarroi, le champ de bataille où se confrontent désirs, besoins, aspirations, sensations, pensées aux influences et aux origines les plus diverses. Il ne tient qu'à lui de comprendre ce qui détermine ses choix de vie et ce qui conditionne sa manière d'être, afin de créer consciemment et le plus librement possible, au fil de sa vie, sa propre personnalité et son propre chemin.
Notre culture actuelle, par une volonté insidieusement réglée de standardiser les comportements, les opinions et les expériences, favorise et accentue ce phénomène de recul devant les gouffres insondés de l'âme. Se connaître soi-même, comme connaître l'autre, est un passage à travers le vide, un espace d'effroi et de solitude, où les aspects les plus mystérieux de l'humain ne sont intelligibles qu'au ressenti.

Mise en scène
L'odeur de ses haillons, sa vieille couverture et tout ce qu'il a gardé du passé nous parvienent comme des preuves, des trophées, des symboles de sa victoire sur son destin et sur Dieu.
Car « Dieu n'a pas réussi à le faire chuter, son plan a échoué. »
Le décor, enserré un peu comme une boîte, sur à peine trois mètres de large, est celui de son monde intérieur, de l'ambiguïté de ses souvenirs, c'est le lieu de son introspection.
Ces souffrances passées, ces histoires drôles ou absurdes qui s'enchaînent les unes aux autres, toutes sorties d'un esprit déréglé par la faim, révèlent alors le côté dérisoire et misérable de sa situation. La dérision et la douleur, en coexistant, forment en effet un drôle de mélange qui nous laisse perplexe.
La faim, devenue poésie, vécue avec dérision au cœur de l'expérience d'un homme, nous touche et nous amène à porter un regard nouveau sur les questions existentielles les plus simples.

Knut Hamsun (4 août 1859, Garmo – 19 février 1952, Norhølm) est le nom de plume de Knut Pedersen, écrivain norvégien.
Hamsun mène une vie turbulente et vagabonde, et se rend par deux fois en Amérique où il travaille comme terrassier, vendeur, conducteur de tramway, ouvrier... À l'automne 1888, il publie anonymement dans un magazine danois un récit semi-autobiographique intitulé Faim, qui se fait remarquer par l'originalité de son contenu et sa forme obsédante. Le livre, publié en 1890, marquera sa percée littéraire. Au tournant du siècle, Hamsun n'écrit plus de romans centrés sur un personnage principal, et se consacre à des œuvres d'une ampleur sociale et historique plus vaste. Il publie en 1917 Les Fruits de la terre, qui lui vaudra trois ans plus tard le prix Nobel de littérature.

L'ambivalence, la complexité, voire l'incohérence du com-portement humain trouve avec Knut Hamsun une impres-sionnante traduction littéraire. Son influence sur la littérature américaine et européenne de ce siècle ne fait aucun doute. L'aspect révolutionnaire d'œuvres telles que Faim et Mystères réside avant tout dans leur contribution à une nouvelle connaissance de l'homme par sa compréhension des méandres de notre psychologie. Pour la première fois, l'homme moderne, angoissé et réifié fait irruption dans le roman...

« Le langage doit couvrir toutes les gammes de la musique. Le poète doit toujours, dans toutes les situations, trouver le mot qui vibre, qui me parle, qui peut blesser mon âme jusqu'au sanglot par sa précision. Le verbe peut se métamorphoser en couleur, en son, en odeur ; c'est à l'artiste de l'employer pour faire mouche [...]. Il faut se rouler dans les mots, s'en repaître ; Il faut connaître la force directe, mais aussi secrète du Verbe. [...] Il existe des cordes à haute et basse résonance, et il existe des harmoniques... » (Article, 1886)




La Faille
Hameau de Bagnols
26170 Montauban-sur-l’Ouvèze
contact@lafaille.org
http://www.lafaille.org/

La compagnie La Faille s'est donné pour objectif de promouvoir une recherche artistique s'articulant sur des problématiques sociales, écologiques et spirituelles de notre époque, par la création de spectacles, de médiations culturelles et d'activités socio-pédagogiques.


Textes, coordination & diffusion
Thomas Daviaud 06 74 86 12 51

mercredi 4 juin 2008

Valloni, un Léopard de Dolisie à Paris



« La photographie congolaise aujourd'hui »
du 10 mai au 6 juin à Paris

Pointe-Noire, littoral du Congo-Brazza...
Voilà le morceau que la vie offre parfois, à qui en veut.

Ce pays – vous ne le connaissez peut-être pas – est aussi délirant de végétation endogène et sauvage, que bigarré, terrible et vibrant, à tout moment. Les rires aux larmes sont les gâteaux de chaque instant de la rue. Quand on a plus 100 Cfa en poche pour se payer un manioc ou un pain chaud, les pieds dégueu ou les sandales cassées d’avoir passé des kilos de boue sous les semelles, on va chercher au fond du ventre ces grandes gorgées de rires. On s’aime dès le premier regard et il suffit de remarquer quelle est la texture de la peau, sentir comme les mains se cherchent d’instinct et se laisser embarquer au quartier Mbota dès 19h la nuit noire, pour que le fond du regard change et se charge. De lumière outrageusement vive, de poussière dense et humide.

Première percussion, le feu du léopard dans ma face : la rencontre de Valloni. On était allés boire des Ngok’ au nganda Yves, sur mercredi, l’avenue cachée derrière le grand marché. Évidemment on s’est tout de suite entendus sur le goût de la boisson : la Ngok’ (croco en kikongo), c’est la seule bière qui soit un pur produit du pays, la meilleure en somme pour son mordant et sa légèreté. Mais attention keba ! Même le malafu (la boisson) est au Congo une histoire de clan. Ceux qui boivent la Primus affirment qu’ils ont moins la tête en fuite les lendemains de cuite, c’est-à-dire environ chaque soir. Et donc à 500 Cfa (0,80 €) les 70 cl. on invite bôkou, et bôkou même on va se soulager – au fond à gauche…

Valloni est un grand photographe. Et une force de la nature avec cela, ahaaa... À lui seul il cristallise un regard intense sur les corps, devenus élémentaires, et claque sur le papier le fond de l’âme en vie malgré les pleurs en pleine nuit, le débordement sonore de nos villes, oscillant entre soleil de midi et minuscules étoiles des échoppes perdues dans le noir, la quête d'un flot de vie dans l'innommable bordel des jours de pluie. Ce papa-là, il vous prend dans ses grandes mains le temps d’une rumba, et souffle sous vos ailes quoi... Son univers est vibrant comme ses chants, Allez ! un bon vieux Mercure de Ferré Gola, à vous faire chavirer tout un quartier, avec ses perles de suée et ses miroirs de stars, à perte de vue...

Le 28 mai 2008, Valloni a fêté les 18 ans du Toxico, son éternel ami, sa brêle... Ya Vallo, pour fêter ces heures de joie-là, j'aurais bien fait pêter le casier de Ngok’ avec toi !

Exposition

« La photographie congolaise aujourd'hui »

Galerie Marassa Trois
89 bis rue de Charenton
75012 Paris
Tel 01 46 28 57 53

dimanche 1 juin 2008

post-graine *


*potager*

étymologie
*potagier* « cuisinier qui prépare les potages » (1350)

i. adjectif
Plante cultivée pour l'usage culinaire, comme aliment ou comme épice, dont une partie (racine, tubercule, tige, feuilles, graines) est consommable cuite ou crue.

ii. substantif masculin
*Jardin réservé à la culture des légumes et de certains fruits.
*Fourneau de cuisine chauffé à la braise de la cheminée, destiné aux préparations mijotées (XIXe siècle).
*Pot contenant le repas des ouvriers (XXe siècle).

*poïétique*

étymologie
ποιητικός, ή, όν [poiètikos]
« qui a la vertu de faire, de créer, de produire ; art de créer, de confectionner ; ingénieux ; propre à la poésie »

substantif féminin
*Étude des potentialités inscrites dans une situation donnée et qui débouchent sur une création nouvelle.
*En art, étude des processus de création.

Sources : TLF & wiki