vendredi 15 août 2008

Borges versus Goya



En bus pour le retour, un panneau publicitaire.

Il est écrit : "On peut très bien tomber amoureux sans se faire mal."

A la suite, défile une pub pour Volkswagen.

Etonnant non ? L'an 2000.

Acheter une Clio, ou acheter un week-end avec Peter Sloterdijk, c'est devenu possible.

La critique de la critique accepte aussi les règles du jeu.

Boire un verre de Rioja avec Britney Spears ou avec Peter Sloterdijk, pour 55 899 euros, c'est aussi possible.

En l'an 2000, tout est possible.

Les possibilités sont multiples et démocratiques (à la portée de tous).

Mais plutôt crever, ou quoi, être insomniaque, se faire réveiller par le désir de voir Goya à 4h du mat' au Prado après avoir fait les courses (coke).

Provoquer pour exister ou quoi qu'il arrive, les règles du jeu.

Mon fils me demande : comment fait-on du feu.

Je lui réponds, je ne sais même pas passer l'aspirateur.

L'envoyer à l'école ?

Terrain flottant, racines flottantes.

Je marche dans la rue, bras croisés derrière la tête, je ferme les yeux - soleil sur la peau, membres plus dilatés et respiration - calme - c'est la première fois depuis 3 mois - Qu'est-ce qu'on est bien, seuls ensemble ! la sensation dure 15 minutes. Rendez-vous dans 6 mois."T'es expéditive, ma jolie ! Tu t'en sortiras pas..." "T'analyses les personnes en deux temps trois mouvements, en deux secondes, tu sais à qui tu as affaire..."

Pas le temps, pas le temps, en retard, toujours en retard, JE VEUX PAS ME PRESSER.

Je suis un escargot-NON-un crapaud...

Image : www.theatre-contemporain.net

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